A la recherche du nombril du monde
Non loin du tourisme de masse pratiqué dans l’Oberland bernois, on peut découvrir une région tellement isolée qu’on en vient à se demander en cours de route où se trouve le milieu du monde. Le visiteur ne tardera d’ailleurs pas à le trouver.
Thoune est le portail de l’Oberland bernois et la rive droite du lac éponyme conduit aux divers hauts-lieux de la région que sont Interlaken, le Jungfraujoch, le Schilthorn & Cie qui attirent des masses de touristes venus du monde entier. Quant à nous, nous partons de la gare de Thoune vers Steffisburg, bifurquant à la poste à droite et après vingt minutes parcourues à vélo le long de la Zulg, nous nous retrouvons dans un autre monde et tout nous paraît soudainement si rural que Thoune fait figure à nos yeux de grande métropole lointaine.
La route de Sigriswil à Beatenberg via la Grönhütte mérite la désignation un peu obsolète d’ouvrage d’art. En effet, elle est habilement nichée dans les forêts et contourne, audacieusement exposée, les crêtes rocheuses acérées. En regardant depuis le lac de Thoune vers cette région, même des jumelles ne permettront pas de découvrir le tracé de la route. Si elle est à ce point camouflée, c’est bel et bien parce qu’il s’agit d’une route militaire. Construite pendant la Seconde Guerre mondiale, elle constituait un élément essentiel de la fortification alpine dans l’Oberland bernois et faisait partie du Réduit, y compris le tunnel sur la dernière partie de la route. Sachant que les véhicules militaires rechignent devant des inclinaisons trop fortes, un tracé a montées modérées a été aménagé dans cette topographie spécifique, ce que nous autres cyclistes savons également apprécier. Nous découvrons peu à peu d’immenses fortifications en béton équipées d’effrayantes portes en acier derrière lesquelles les canons étaient prêts à tirer.
Villages plongés dans le silence
C’est dans les grands villages tranquilles de Sigriswil, Beatenberg et Habkern que le visiteur ressent le plus l’immense contraste économique qui distingue cette région, située à la frontière de l’Emmental et de l’Oberland touristique de cartes postales de la région de la Jungfrau. On trouve certes quelques maisons de vacances parsemées entre les fermes, mais il n’y a aucun signe de tourisme nerveux. On y trouve des hôtels qui ont connu des périodes plus fastes ou ont été reconvertis. En revanche, il reste peu de …
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