Tour de Suisse à ski: de mont en mont, de lac en lac
La neige est de l’eau congelée qui tombe sous forme de petits cristaux de glace le plus souvent fortement ramifiés. Les surfaces d’eau en Suisse sont l’ouvrage de glaciers formés durant l’ère de glace. Neige et eau, montagne et lac, massif montagneux et mer: ces termes sont reliés entre eux, ils paraissent contradictoires et ne le sont pourtant pas. La comparaison entre ski et voilier avancée par Fritz Brun à l’issue d’une excursion à ski sur le Blinnenhorn en 1919 est éloquente. L’«Ami de la Nature» présente sept tours entre le Léman et le lac de Constance qui invitent à glisser à ski à travers l’élément blanc.
En route pour la belle mer irisée dont les larges ondulations déferlent jusqu’aux Moulins, à neuf cent mètres plus bas. Nos silhouettes poudrées et panachées glissent sur la pente vierge, se séparent, se rejoignent, entrecroisent leurs courbes, emmêlent leurs virages, conjuguant ou alternant leurs balancements. Nous traçons un cercle magique autour du fenil des Brisets, doublons le cap de la forêt, côtoyons les golfes qu’y creuse le pâturage. Sans heurts, sans à coups, la grisante glissade continue.» L’envie nous prend de voguer aux côtés de Louis Seylaz sur ces pentes qui le font penser à la mer. La fusion du mouvement dans la neige et dans l’eau est décrite dans son livre paru en 1924 et intitulé «Nos Alpes vaudoises». Les Alpes vaudoises sont ces ondes rocheuses émergeant au lac Léman et qui déferlent vers l’ouest jusqu’aux imposantes Alpes bernoises. Ce sera le point de départ de notre tour à ski dans les Alpes suisses.
Glisser sur les hauteurs du Léman
Rochers de Naye: la plus belle vue panoramique des environs, surplombant le Léman, un peu moins de 1700 mètres au-dessus du plus vaste plan d’eau de la Suisse. Le chemin de fer à crémaillère nous y conduit depuis Montreux. Nous grimpons les derniers mètres entre la station d’en haut et le sommet culminant à 2042 mètres et ne cachons pas une certaine déception. En effet, une mer de brouillard recouvre le Léman. Blanc au lieu de bleu. Heureusement pas vert sous nos pieds si bien que notre équipement de glisse peut entrer en action. La descente dans la vallée de Hongrin se fait dans un premier temps sur une agréable neige mouillée avant de se terminer sur une neige croûtée cassante particulièrement détestable. Mais cela ne nous empêche pas de nous attaquer à un deuxième sommet voisin, Planachaux 51925 m), caché derrière les lacs de l’Hongrin et du Vernex dont vous n’avez sans doute encore jamais entendu parler. Une esquisse du sommet réalisée en 1855 par le dessinateur de panoramas Gottlieb Studer portait le titre sommaire «Le Mont». En dessinant en 1883 le panorama des Rochers de Naye, Xaver Imfold se montre plus précis: Planchavaux ne désigne que le sommet ouest tandis que le sommet principal s’appelle Dent de Crau. Dans son guide «Les Alpes vaudoises» édité en 1933, Eugène de la Harpe désigne pour sa part le sommet ouest (1887 m) comme la Pointe de Planachaux, le plus haut sommet étant…
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