Les Amis de la Nature prennent position sur la révision de la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN)
En septembre 2020, les organisations de protection de la nature et de l’environnement ont déposé deux initiatives populaires fédérales avec plus de 213’000 signatures authentifiées: l’Initiative biodiversité et l’Initiative paysage. La Fédération Suisse des Amis de la Nature FSAN a soutenu activement la double initiative depuis le tout début.
L’initiative populaire «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)» vise à renforcer Ia protection de la diversité des espèces et à garantir sa préservation à long terme. EIle veut par ailleurs améliorer Ia protection du paysage et encourager Ia culture du bâti. L’Initiative biodiversité demande en substance à affecter davantage de surfaces à la protection de la nature et davantage de moyens financiers à la conservation de la diversité naturelle. Si le Conseil fédéral partage fondamentalement les préoccupations des auteurs, il est toutefois d’avis que l’initiative va trop loin et il entend donc s’y opposer. II a donc décidé d’élaborer un contre-projet indirect dont l’objectif est de veiller à ce que suffisamment d’aires de protection de la nature soient créées à l’échelle nationale, sur lequel les Amis de la Nature Suisse et de nombreuses autres organisations environnementales ont pris position.
Approbation de l’orientation du projet de loi
Les Amis de la Nature Suisse saluent le fait que le Conseil fédéral veuille mieux protéger la biodiversité et le paysage suisses avec la révision de la LPN. Aujourd’hui, on fait bien trop peu pour protéger les fondements de notre vie. Le mandat de sauvegarde et de promotion de la biodiversité, du paysage et du patrimoine architectural existe déjà aujourd’hui en vertu de la loi et de la Constitution. L’initiative en faveur de la biodiversité vise à compléter de manière ciblée les bases légales et à faire progresser de manière décisive la mise en œuvre. Il ne suffit donc pas, pour que le contre-projet indirect soit efficace, que le Conseil fédéral, selon ses propres déclarations, confirme sa politique antérieure en matière de biodiversité et envisage désormais principalement de renforcer l’équilibre écologique dans les agglomérations. Compte tenu du mauvais état de la biodiversité, des mesures globales et efficaces sont nécessaires. Dans la révision de la LPN, le Conseil fédéral reconnaît clairement que la biodiversité en Suisse est dans un état préoccupant et continue de se dégrader.
Renforcer le lien avec la politique climatique
Cependant, une conservation efficace de la biodiversité et une protection des paysages à plus long terme ne sont possibles que sur la base d’une politique climatique efficace. La sécheresse, les inondations ou les glissements de terrain menacent à long terme de nombreuses espèces indigènes et le paysage dans son ensemble. La hausse des températures et le changement rapide des conditions météorologiques et des saisons de croissance favorisent les espèces envahissantes et les maladies. Si l’on ne s’attaque pas aux causes de ces changements fondamentaux, même les budgets les plus importants ne seront pas suffisants à long terme pour maintenir la biodiversité et les paysages tels que nous les connaissons aujourd’hui – et resteront une goutte d’eau dans l’océan.
Cependant, une politique réussie en matière de biodiversité et de paysage n’a pas seulement besoin de la politique climatique comme base incontournable, elle doit elle-même être caractérisée par la prévoyance et prendre en compte les effets déjà inévitables du changement climatique. Dans de nombreux cas, elle peut au mieux réduire la menace que le changement climatique fait peser sur les habitats et les espèces et nous faire gagner du temps pour résoudre le problème sous-jacent avant que la disparition des espèces n’ait déjà entraîné l’effondrement d’écosystèmes clés.
Assurer la primauté de la protection du climat
Enfin, et c’est particulièrement important dans le domaine de la préservation du patrimoine architectural et du paysage visuel, il ne doit pas lui-même entraver les mesures de lutte contre le changement climatique. Concrètement, cela signifie aussi que la protection de la culture du bâtiment ne doit pas empêcher l’établissement ou la construction de mesures de protection du climat. Si les Amis de la Nature Suisse suivent pour l’essentiel l’avis des autres associations environnementales, ils se positionnent clairement du côté de la protection du climat et demandent que cette préoccupation – la primauté de la protection du climat – soit plus clairement élaborée dans le projet et surtout dans le message. La prise de position complète des Amis de la Nature Suisse sur la révision de la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) en tant que contre-projet indirect à l’initiative populaire «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)» se trouve ici (disponible uniquement en allemand):