Lutter contre les dépôts sauvages
Plus les gens passent de temps en montagne, plus la quantité de déchets qu'ils y laissent augmente. La solution à ce problème est au fond assez simple, mais demande un peu de sens des responsabilités.

Les déchets négligemment jetés ou abandonnés sont partout gênants. Les communes ont bien des équipes de nettoyage pour cela, mais la nature dépend quant à elle des bons esprits qui ramassent les déchets sous leur propre responsabilité. Les déchets qui ne sont pas ramassés et jetés dans les poubelles se décomposent progressivement, parfois assez longtemps. Un mouchoir en papier met jusqu’à cinq ans à se décomposer, un sac en plastique environ 20 ans et une bouteille en verre 50’000 ans. Par ailleurs, les déchets tels que les mégots de cigarettes, les piles et tous les matériaux en plastique contaminent le sol et plus tard la nappe phréatique avec des substances nocives ou des microplastiques. Ils peuvent également avoir des effets désastreux sur la santé des animaux qui confondent ces objets avec de la nourriture.
Au-dessus de la limite de la forêt, où le climat est plus froid, l’oxygène plus rare et les micro-organismes moins nombreux, les processus de décomposition durent encore 30 à 50 % plus longtemps. Le Club alpin autrichien mène par conséquent depuis les années 1970 des campagnes contre les dépôts sauvages dans les Alpes et a également rassemblé et traité plusieurs études approfondies sur le sujet.
Ces études montrent que presque tout le monde devient de temps en temps un pollueur, car tout le monde peut faire tomber quelque chose. La majorité des personnes interrogées pratiquent le littering de temps en temps et environ un quart d’entre elles font partie des «hardcore litters», qui trouvent cool de jeter des déchets à côté des poubelles. Les gens deviennent des pollueurs principalement là où il y a déjà des déchets ou là où d’autres personnes se livrent également à cette pratique. Et en randonnée, certains se mettent à jeter des détritus parce qu’ils craignent que leur sac à dos ne soit sali par leurs déchets.
Parmi toutes les tentatives de lutte contre les dépôts sauvages dans l’espace alpin, il y en a une qui a particulièrement bien fonctionné. Là où des sacs poubelles et des sachets Robidog ont été mis à disposition dans le cadre d’un projet pilote, les quantités de déchets ont diminué. En revanche, de simples rappels ou des menaces d’amende n’ont pas beaucoup d’effet. De plus, de nombreux randonneurs ne comprennent pas pourquoi il n’y a pratiquement pas de poubelles dans les montagnes en dehors des villages. Vider ces poubelles serait toutefois très coûteux et les déchets attireraient les animaux sauvages.
Le moyen le plus fiable pour éviter les dépôts sauvages dans l’espace alpin est donc d’emporter soi-même un sac poubelle pour ses propres déchets – et si on a un tempérament très respectueux de la nature – également pour les autres déchets qui traînent.