Pas de profit au détriment de l’homme et de la nature
Une mine déverse constamment des eaux usées toxiques dans la rivière voisine. Les poissons meurent et le bétail ne peut plus être abreuvé à la rivière. […]

Une mine déverse constamment des eaux usées toxiques dans la rivière voisine. Les poissons meurent et le bétail ne peut plus être abreuvé à la rivière. L’exploitation minière détruit tout un paysage sur un haut plateau, les gens sont obligés d’abandonner leurs villages et perdent leur patrie. Le sol, l’air et l’eau sont empoisonnés par des métaux lourds. Une usine crache des poussières dangereuses dans l’air, qui recouvrent tout le voisinage et provoquent chez les humains des problèmes respiratoires et des éruptions de la peau.
Ces exemples ne sont que quelques-uns parmi les nombreux qui montrent à quel point certains grands groupes basés en Suisse font des affaires irresponsables dans le monde entier. Ces géants s’appellent par exemple Glencore, Holcim ou IXM. Elles ont leur siège à Zoug ou à Genève et ont fait de la Suisse l’un des principaux centres du commerce mondial des matières premières. Et ils font régulièrement parler d’eux de manière négative: des recherches révèlent régulièrement que certains groupes violent les droits humains internationaux élémentaires et les réglementations environnementales et font du profit au détriment de l’homme et de l’environnement.
Un tel comportement de la part de multinationales serait inimaginable en Suisse. Dans les pays aux règles et aux systèmes judiciaires faibles, il reste malheureusement à l’ordre du jour. Ces sociétés profitent ainsi à double titre : de la bonne réputation de la place économique suisse, des impôts bas et des bonnes infrastructures. Mais aussi de la faiblesse des règles dans les pays où elles réalisent leurs affaires.
En 2020, les citoyens ont voté sur l’initiative sur la responsabilité des multinationales, qui voulait barrer la route à ce genre d’affaires: l’initiative demandait que les multinationales soient tenues responsables devant un tribunal suisse lorsqu’elles violent les droits de l’homme ou empoisonnent l’environnement. Si l’initiative a été acceptée par une majorité de citoyens, elle a échoué à la majorité des cantons.
Pendant la campagne de votation, le Conseil fédéral a souligné que la Suisse ne devait pas faire cavalier seul dans ce domaine, mais qu’il fallait des règles coordonnées au niveau international. Bien des choses se sont passées depuis lors : Des pays comme l’Allemagne, la France ou la Norvège ont aujourd’hui des lois sur la responsabilité des entreprises et l’UE a décidé cette année d’adopter des règles uniformes qui seront bientôt applicables dans tous les États membres de l’UE. C’est donc dans toute l’Europe que des lois sur la responsabilité des entreprises sont désormais introduites – sauf en Suisse. Le débat politique n’y a pas encore progressé.
C’est pourquoi la coalition pour la responsabilité des entreprises, qui rassemble de nombreuses organisations de défense de l’environnement et des droits de l’homme ainsi que des responsables politiques de tous bords, a décidé de lancer une nouvelle initiative concernant la responsabilité des entreprises. Celle-ci exige une loi sur la responsabilité des entreprises coordonnée au niveau international. Les groupes ayant leur siège en Suisse doivent également pouvoir être tenus responsables à l’avenir s’ils violent les droits humains ou ignorent les réglementations environnementales. Vous souhaitez apporter votre aide? Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur notre site Internet.